
Histoire
L
‘abbaye de Saint-Amant-de-Boixe doit son origine à l’ermite Amant, qui aurait vécu au VIe siècle dans la forêt de la Boixe. Mentionnée pour la première fois dans les textes en 888, l’abbaye est refondée un siècle plus tard par la volonté d’Arnaud, comte d’Angoulême. Vers 1025, Guillaume IV Taillefer, son fils, accomplit la volonté de son père : une église est construite ainsi que les bâtiments qui l’entourent. Face à la renommée grandissante de l’abbaye, l’abbé Guillaume décide de reconstruire la partie orientale de l’église abbatiale.

Le 1er octobre 1125, cette première campagne de travaux est achevée. Puis, la nef, réservée à la paroisse, est reconstruite sur les fondations de l’ancien édifice. La consécration du nouvel édifice a lieu en présence de nombreux dignitaires le 15 novembre 1170.
Au XIIIe siècle, l’abbaye est dévastée par un gigantesque incendie. Le cloître et le chœur de l’église sont reconstruits et voûtés d’ogives. L’abbaye reste prospère jusqu’au XIVe siècle. Par la suite, le long déclin de l’abbaye commence.
Elle est tout d’abord ruinée lors de la guerre de Cent Ans. Puis les guerres de Religion et le régime des abbés commendataires la vident de ses richesses temporelles et spirituelles.
En 1572 l’abbaye ne compte déjà plus que douze moines et, deux en 1774. Cette même année un édit royal supprime la mense conventuelle et l’affecte au Séminaire d’Angoulême. Mais la Révolution Française empêchera la réalisation de ce projet.
En 1791, les bâtiments abbatiaux sont vendus comme biens nationaux, et l’église devient paroissiale. Tout au long du XIXe siècle, la commune cherche des subventions pour pallier à la ruine de l’église. En 1840 celle-ci est classée Monument Historique. Mais il faut attendre 1897 pour que d’ambitieux travaux de restauration, à la mesure du mal, soient enfin réalisés. En 1935 le cloître et les bâtiments abbatiaux sont classés.
Rachetés en 1973 par la commune, ils seront restaurés à partir de 1985.
En 1999 l’abbaye s’oriente vers une nouvelle vocation : accueillir en ses murs l’Espace d’architecture romane, qui sera inauguré en 2008. Depuis 2016, une thèse de doctorat est en cours, sous la direction de Cécile Treffort (Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale, UMR 7032, Université de Poitiers, CNRS). De nos jours, l’histoire continue avec les travaux de restauration du chœur qui seront lancés en 2017.
Fouilles archéologiques
D
e 2001 à 2005, le site de l’abbaye a été le cadre de plusieurs chantiers archéologiques. Les années 2006-2007 ont vu la poursuite de l’étude post-fouilles afin d’inventorier, de remonter et de conditionner le matériel en vue de son stockage, mais aussi recoller et dessiner les nombreuses céramiques mises au jour lors des campagnes précédentes. Au total plus de 500 dessins ont été réalisés. Actuellement, le rapport de fouilles est en cours de rédaction (avec beaucoup de retard).
En 2017, les recherches continuent avec un diagnostic archéologique réalisé par l’Institut National de la Recherche Archéologique Préventive (INRAP), à la demande du Service Régional de l’Archéologie de Nouvelle Aquitaine, en préalable aux travaux de restauration de la partie orientale de l’église abbatiale. Affaire à suivre donc…
Plan des fouilles